RAPPORT ANNUEL 2022

RAPPORT ANNUEL 2022 UNE ASSOCIATION ARPAVIE TOUJOURS PRÉSENT

2 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 Qui sommesnous ? Qui sommes-nous? Le groupe associatif ARPAVIE est l’un des deux plus importants gestionnaires associatifs de résidences pour personnes âgées en France. Adossé au groupe Caisse des Dépôts, ARPAVIE compte 130 établissements et services : 45 EHPAD, une plateforme gérontologique, 80 résidences autonomie, deux résidences services, un service de soins infirmiers à domicile ainsi qu’ARPAVIE@dom, une association d’aide et de services aux personnes âgées et handicapées couvrant les départements franciliens. L’offre de services d’ARPAVIE comprend en outre des dispositifs de répit proposant des places d’hébergement temporaire et d’accueil de nuit ainsi que des places d’accueil de jour. Le groupe prend soin de près de 9 000 résidents et emploie près de 3 500 collaborateurs. Au quotidien, nous nous efforçons de proposer dans chacune de nos résidences un accompagnement et un cadre de vie adaptés aux besoins et au rythme des personnes âgées, quel que soit leur niveau de revenus. Partout la qualité est au centre du travail de toutes nos équipes depuis plus de 55 ans. Notre raison d’être Accompagner et prendre soin des personnes âgées à revenus modestes en respectant leur identité, et en portant une attention forte aux collaborateurs qui les servent et excluant tout objectif de profit.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 3 Sommaire Toujours présents Laure de la Bretèche, présidente d’ARPAVIE Jean-François Vitoux, directeur général d’ARPAVIE Les leçons de l’étude IFOP x ARPAVIE Où et comment les Français s’imaginent-ils vieillir ? Présents aujourd’hui • Une année particulière • Attirer et fidéliser les talents : deux enjeux majeurs • Témoignage (Heverly Makosso, apprenti aide-soignant du CFA ARPAVIE) • Les pratiques changent, nos métiers évoluent Présents pour demain • La résidence autonomie de demain imaginée par Véronique Daniel, illustratrice • EPOCA, l’outil qui réinvente le suivi médical des séniors en résidence autonomie • Avec PRÉSAGE, l’intelligence artificielle au service de l’autonomie • Une relation de confiance avec nos bailleurs au profit des résidents Présents toujours • Les résidences fêtent leur anniversaire • Instants de vie • Nos engagements en actions Présents pour longtemps • En quelques chiffres... • La gouvernance Les résidences ARPAVIE • Le réseau ARPAVIE • Encore un mot... 4 6 8 18 28 38 42

4 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 ARPAVIE est depuis longtemps une organisation à mission dans laquelle l’accompagnement des résidents l’emporte sur les considérations financières.” Nous faisons, discrètement mais résolument, évoluer le modèle des résidences autonomie en y intégrant des prestations de santé qui offrent une habitation où les personnes peuvent vivre librement en sécurité jusqu’à la fin de leur vie.” ÉD I TO Laure de la Bretèchea Présidentete Jean-François Vitoux Directeur général Toujours présen

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 5 Nous avons dû affronter en trois ans quatre chocs violents. Après l’épidémie Covid, le manque d’attractivité des métiers, c’est le scandale ORPEA et la poussée d’inflation qui ont fragilisé notre secteur. En même temps, la société nous demande plus. Plus en termes quantitatifs parce que le nombre de personnes âgées fragiles augmente. Plus en termes qualitatifs parce que la sensibilité collective aux manques de bientraitance s’accroît. Loin de nous faire renoncer, cette coexistence inédite de crise et d’attentes nous procure une motivation supplémentaire, pour poursuivre le travail engagé depuis 18 mois, depuis que le Covid a cessé d’être notre priorité quotidienne. Poursuivre notre identité associative : À l’heure des « entreprises à mission », l’identité associative d’ARPAVIE est depuis longtemps celle d’une organisation à mission dans laquelle l’accompagnement des résidents et l’attention portée à ceux qui le réalisent l’emportent sur les considérations financières. Poursuivre dans notre volonté d’associer plus et mieux les résidents et leur famille : Depuis deux ans, le Conseil des Résidents et des Familles (CRF), émanation des CVS, constitue une structure originale et précurseur de participation des familles et des résidents à la vie de notre association. Poursuivre dans l’évolution de notre réponse aux besoins d’une population âgée qui change : Au moment où les acteurs du secteur débattent des avantages attendus d’une grande loi « dépendance » nous faisons, discrètement mais résolument, évoluer le modèle des résidences autonomie en y intégrant des prestations de santé qui offrent aux personnes qui n’ont pas besoin d’aller en EHPAD et ne veulent pas rester chez elles, une habitation où elles peuvent vivre librement en sécurité jusqu’à la fin de leur vie. Et lorsque certains continuent de s’interroger sur l’EHPAD de demain, nous avons depuis deux ans mis en place une formation d’équipe pour aider nos collaborateurs qui le souhaitent à mieux accompagner la fin de la vie de ceux que nous accueillons, ce qui constitue le cœur de la mission indispensable que les EHPAD assument aujourd’hui. Poursuivre l’adaptation de nos services au monde de demain : Anticipant les évolutions réglementaires inévitables de la restauration dans nos résidences, nous avons mis à profit le contexte difficile de 2022 et travaillé avec nos prestataires pour réduire le gaspillage alimentaire et revenir aux fondamentaux simples en essayant de proposer aux résidents ce qui leur fait plaisir. Alors oui, nous souffrons de taux d’occupation encore trop faible, de difficultés de recrutement considérables. Alors oui, parce que nous accompagnons des personnes aux revenus modestes, nous subissons plus que d’autres les tensions sur la trésorerie qu’impose l’époque. C’est dire combien le soutien exigeant mais clair de la Caisse des Dépôts est utile pour accompagner notre travail quotidien au service des personnes fragiles dans un moment difficile. 2023 et sans doute 2024 resteront des années exigeantes. Mais toutes et tous nous savons que demain, encore plus qu’hier, nous continuerons à remplir notre mission. Laure de la Bretèche, présidente d’ARPAVIE Jean-François Vitoux, directeur général d’ARPAVIE ts

6 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 l’accès aux professionnels de santé facilité. Autant d’aspirations auxquelles s’efforce de répondre ARPAVIE au sein de ses résidences autonomie. De fait, ces structures comportent des espaces de vie communs et des T2. Demain, un « care manager » y coordonnera les services et les différentes demandes des résidents. Enfin, des expérimentations sont en cours afin de proposer un accompagnement médical léger et un soutien pour accomplir tous les actes administratifs. De quoi se rapprocher des attentes des Français en matière de « bien vieillir ». *Enquête IFOP pour ARPAVIE - MAI 2022 : « Les attentes des séniors en matière de lieu de vie » Pour en savoir plus sur l’étude : LA PERTE D’AUTONOMIE : LA GRANDE CRAINTE DES SÉNIORS Une majorité de Français (72 %) se réjouit de partir à la retraite et 64 % l’attendent même avec impatience ! Mais cette façon positive d’envisager ses vieux jours est soumise à quelques conditions. D’abord, 67 % des séniors souhaitent demeurer dans la région où ils vivent. Ils aimeraient également garder leur forme physique (70 %) et « toute leur tête » (54 %). Leur principale crainte, c’est la perte d’autonomie dans les actes de la vie courante. Profiter de sa retraite, c’est un juste équilibre à trouver entre une forme de continuité avec la vie active et une rupture avec le stress provoqué par les obligations professionnelles et familiales. UNE ASPIRATION À VIEILLIR CHEZ SOI Le « grand âge », qui débute aux alentours de 75-80 ans, inquiète 56 % des répondants. Même s’ils sont conscients d’une inéluctable perte d’autonomie, ils souhaitent continuer à vivre à leur domicile Où et comment les Français s’imaginent-ils vieillir? (92 %), et 62 % estiment peu ou très peu probable de le quitter afin d’aller vivre dans une résidence pour personnes âgées. Un peu moins de la majorité a songé à l’adaptation de leur logement au vieillissement, ou envisage de le faire. En termes de structures d’hébergement, les séniors connaissent essentiellement les EHPAD (91 % des répondants), et en ont une image négative. Ils sont tout de même 72 % à avoir entendu parler des résidences autonomie. LA RÉSIDENCE AUTONOMIE : UN COMPROMIS PLÉBISCITÉ La résidence idéale devrait leur permettre de se sentir (comme) chez soi et en sécurité. Elle se situerait en centre-ville, posséderait un jardin, des espaces communs partagés avec d’autres personnes âgées, mais également avec des jeunes. Les espaces privatifs devraient comporter au moins deux pièces. Le personnel devrait y être bienveillant, le prix abordable (66 % des répondants seraient prêts à payer jusqu’à 1500 euros par mois), et L E S L E Ç O N S D E L ’ É T U D E IFOP x A R P AV I E Afin de mieux comprendre comment les Français se projettent dans le grand âge, ARPAVIE a lancé en mai 2022 une étude avec l’IFOP*. Menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 50 ans et plus, cette étude souligne à la fois la volonté de vieillir chez soi et la crainte de la perte d’autonomie. Face à ce principe de réalité, les Français esquissent le portrait de la résidence idéale pour personnes âgées.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 7 58 % ont déjà anticipé leur futur départ en retraite en mettant de l’argent de côté. CHIFFRES CLÉS de l’étude IFOP 72 % des Français de plus de 50 ans se réjouissent de partir à la retraite. et 64 % l’attendent même avec impatience. 67 % des séniors souhaitent demeurer dans leur région au moment du passage à la retraite. 38% des séniors se disent que ce ne sera peut-être pas possible. 92 % des séniors souhaitent vieillir dans leur logement actuel. 94 % n’ont pas encore vraiment commencé à se renseigner sur les choix d’hébergement en cas d’impossibilité de vivre à domicile. 91 % connaissent les EHPAD et en ont une image négative. 1 157 € c’est le montant maximum mensuel envisagé pour une place en maison de retraite. 64 % disent que la chose la plus importante dans une résidence pour personnes âgées est la présence d’un personnel gentil et bienveillant. RETRAITE AUTONOMIE HÉBERGEMENT BUDGET

8 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 aujour PRÉSENTS Après deux années particulièrement douloureuses, l’année 2022 a été marquée par la fin de la pandémie. Il reste qu’au-delà de ses conséquences sanitaires, la crise Covid continue d’impacter très fortement l’activité des EHPAD en général et des établissements d’ARPAVIE en particulier. Entre contraintes économiques et pénurie de personnel, le groupe a su faire face. Jusqu’à s’engager dans des actions concrètes pour améliorer le dialogue social, rendre ses métiers plus attractifs et améliorer la gestion au quotidien. Le tout, au bénéfice des résidents et de leurs proches.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 9 rd’hui

10 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S aujourd’hui Une année particulière À près deux années éprouvantes dues à la crise sanitaire, les EHPAD pensaient souffler un peu, la pandémie s’éloignant et les restrictions sanitaires s’allégeant. Mais 2022 restera une année particulière à plus d’un titre. Il faut dire qu’elle a débuté de manière tonitruante pour le secteur avec la parution en janvier du livre du journaliste Victor Castanet : Les Fossoyeurs. Le scandale du groupe ORPEA n’a pas manqué d’éclabousser le secteur déjà bien éprouvé. Même si le grand public a rapidement compris qu’il ne fallait pas « mettre tout le monde dans le même panier », l’image des EHPAD a été sévèrement écornée. Il nous a fallu démontrer que nos établissements ne sont pas des lieux de maltraitance. Que le modèle associatif ne fonctionne pas sur le même principe que celui d’ORPEA, que la rentabilité financière ne constitue pas un objectif. Si la bonne réputation de l’association permet de déminer le terrain, il n’en reste pas moins qu’il faudra encore longtemps pour redorer le blason des EHPAD auprès des familles et du grand public. UNE ÉQUATION DIFFICILE À RÉSOUDRE ARPAVIE et le secteur médico-social dans son ensemble doivent également faire face à un autre problème d’image : les métiers du grand âge manquent d’attractivité. Les difficultés de recrutement, déjà présentes depuis plusieurs années, n’ont fait que s’aggraver depuis la fin de l’épidémie de Covid. Les collaborateurs sont sortis épuisés de la crise sanitaire et comme dans de nombreux autres secteurs, leur rapport au travail a profondément changé. Les équipes aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Difficile dans ces conditions de stabiliser des effectifs au sein des établissements et donc d’assurer un service de qualité, comme attendu par les familles et par nos tutelles, de plus en plus exigeantes (à juste raison) depuis le scandale ORPEA. L’équation est difficile à résoudre et rend le métier de directeur d’établissement de plus en plus complexe. Les difficultés financières engendrées par l’inflation, les financements insuffisants pour compenser les revalorisations salariales (bien nécessaires) ou les inspections plus fréquentes pèsent considérablement sur l’association. Les sujets sur la table sont donc nombreux pour discuter de la future réforme du grand âge portée par le ministre Jean-Christophe Combe, de la proposition de loi « bien-vieillir » et des futurs PLFSS...

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 11 François Deparis Directeur médical «2022 ou l'année des effets post-Covid » « En 2022, nous avons véritablement constaté les effets post-Covid sur le recrutement et à tous les niveaux. Un grand nombre d’infirmières préfère des contrats à durée déterminée ou de l’intérim afin de disposer de plus de liberté dans la gestion de leur temps de travail. À cela s’ajoute le fait que l’EHPAD n’attire guère les jeunes qui sortent de l’école. Côté cadres de santé ou ASDEC, on assiste à un fort turn-over. Les collaborateurs ne sont pas assez armés pour subir sur le long terme la pression exercée sur la qualité du soin du fait de la pénurie de personnel. La stabilisation des équipes passe notamment par un travail au long court qui n’est plus possible, ce qui génère de la frustration. Les médecins manquent également : ils ne s’y retrouvent pas toujours dans la fonction de coordinateur. S’agissant des paramédicaux, on constate un manque d’intérêt pour l’EHPAD et surtout, il n’y a pas assez de personnels formés. Globalement, nous sommes donc pris en étau entre plus d’exigences de la part des familles et des pouvoirs publics, et de nouvelles aspirations de la part des collaborateurs. Face à cette contrainte, la solution ne se trouve pas uniquement dans la revalorisation des salaires. Comme l’a recommandé le rapport des Pr Claude Jeandel et Olivier Guérin, il faut valoriser les compétences via des prises en charge spécifiques, dans des unités plus spécialisées. Et cela devient d’autant plus urgent que les personnes qui arrivent en EHPAD ont plus de pathologies et sont plus dépendantes. » Une trésorerie sous tensions Plus de 85 % des EHPAD publics et 65 % des EHPAD associatifs ont rencontré des difficultés de trésorerie dans l’année : c’est l’un des principaux enseignements d’études publiées fin 2022 par la Fédération hospitalière de France (FHF) et début 2023 par la FEHAP sur la situation budgétaire des EHPAD publics et associatifs. « ARPAVIE ne fait pas exception même si les montants des déficits sont plus faibles, commente Isabelle Carroz, directrice administrative et financière. Deux raisons à cela : un manque de financement de certaines hausses de masse salariale décidées en 2021 et une indexation des produits par l’État et les Départements très inférieurs à l’inflation. » Pour faire face à cette situation, ARPAVIE a demandé un soutien financier à la Caisse des Dépôts qui lui a accordé une augmentation de fonds propres de 10 M€ en février 2023. Des dépenses en hausse Elle occupe tous les esprits depuis plusieurs mois et tous les secteurs sont touchés. L’inflation a connu en 2022 une forte résurgence pour atteindre environ 6 % en mai 2023. Les EHPAD se trouvent donc face à une nouvelle difficulté de gestion. Les contrats signés antérieurement ont préservé le premier semestre d’une partie de ses effets. Mais au global, l’impact est significatif sur les comptes 2022 d’ARPAVIE. L’association n’est bien sûr pas la seule concernée : l’ensemble du secteur est touché. Selon l’étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) sur la situation budgétaire des EHPAD publics en fin d’exercice 2022, on observe entre 2019 et 2022 une évolution de + 9,03 % des dépenses de la section hébergement (alimentation, fluide, électricité). Et ce, même en prenant en compte les mesures d’amortissements des dépenses énergétiques : bouclier tarifaire (gaz) et amortisseur (électricité). Ces augmentations seraient supportables si les recettes suivaient. Or, le taux d’occupation des établissements a reculé par rapport à 2019 du fait de la crise du Covid (fermeture de services en raison des contaminations, du manque de personnel…), de l’effet ORPEA et les indexations tarifaires ne suivent pas les niveaux d’inflation. RECRUTEMENT BUDGET INFLATION 90 % des EHPAD indiquent une forte baisse de la capacité d’autofinancement entre 2019 et 2022. Isabelle Carroz Directrice financière

12 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S aujourd’hui Une revalorisation non couverte par le financement public Les années 2020 à 2022 ont été marquées par des revalorisations historiques des rémunérations des métiers du sanitaire et du médico-social. Les intervenants en EHPAD bénéficient ainsi de la prime Grand âge qui s’élève à 70 euros brut par mois. À cela s’est ajoutée la revalorisation salariale de 238 euros brut mensuels actée par le Gouvernement dans le cadre du Ségur 1 de la Santé. Si ces mesures sont un atout incontestable pour contribuer à rendre les métiers du secteur plus attractifs et répondent à des attentes anciennes et justifiées, reste le problème de leur financement. Force est de constater que les dotations publiques ne permettent pas de couvrir l’intégralité des dépenses liées à ces hausses de salaire. Pour ARPAVIE, le reste à charge est important et oblige l’association à puiser dans ses fonds propres plus de 1 million d’euros par an. Des inspections plus nombreuses Février 2022. Suite à l’audition devant les députés du présidentdirecteur général d’ORPEA, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, annonce des opérations de contrôles inopinées dans les EHPAD. Ces inspections sont réalisées par des inspecteurs, médecins, infirmiers, ou pharmaciens diligentés par les ARS. Elles peuvent se faire sur site ou sur pièces. La résidence Juliette Victor d’ARPAVIE à Jouy-en-Josas (78) a fait l’objet en décembre 2022 de cette inspection sur pièces. « Un établissement peut faire face à de nombreux contrôles au-delà de l’ARS : des services vétérinaires, de l’inspection du travail, de la répression des fraudes, de l’Urssaf…, explique Marie Vauchelle, directrice. Même si elles exigent un travail préparatoire et peuvent s’avérer stressantes, ces inspections nous permettent de nous structurer et d’avancer. » ARS SALAIRE Au 31 décembre 2022, 49 % d’EHPAD privés à but lucratif, 26 % d’EHPAD privés non lucratifs et 24 % d’EHPAD publics ont été contrôlés. Les contrôles ont donné lieu à 1 800 prescriptions-injonctions et 2 211 recommandations tous champs confondus. 21 sanctions administratives ont été prises à l’encontre d’EHPAD. (Source : Direction générale de la cohésion sociale) ARPAVIE a eu 8 contrôles sur place en 2022, soit 18 % de notre parc d'EHPAD. Tous ont fait l’objet d’un rapport contradictoire dont 3 contrôles clôturés avec les rapports définitifs.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 13 Marie Vauchelle Directrice de la résidence Juliette Victor, Jouy-en-Josas (78) « Il faut être polyvalent et savoir s’adapter en permanence. » « Je suis directrice d’EHPAD depuis 2010 et chez ARPAVIE depuis 2014. Mon métier a beaucoup évolué ces dernières années. L’année 2022 a marqué une nouvelle étape avec l’affaire ORPEA. J’ai dû faire tout un travail de réassurance auprès des familles pour balayer cette image des EHPAD comme lieu de maltraitance. Heureusement, notre statut d’association est un atout et le bouche-à-oreille positif écarte la méfiance. Cependant, nous devons garantir de plus en plus une traçabilité de nos interventions. Mais comment assurer un service de qualité alors que nous faisons face à des difficultés de recrutement, que nous sommes impactés par une démographie médicale en baisse et que les personnes que nous accueillons arrivent de plus en plus âgées et donc de plus en plus dépendantes? Il y a toutefois de bonnes nouvelles! Le Covid a permis le décloisonnement ville/hôpital. Les EHPAD ne sont plus seuls. Nous bénéficions ainsi du passage d’une équipe mobile de gériatrie de l’hôpital André Mignot ou encore d’un service de télémédecine via la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). La QVCT (qualité de vie et conditions au travail) a également pris de l’ampleur afin d’offrir de meilleures conditions d’intervention à nos collaborateurs, avec des salles de pause ou du matériel adapté par exemple. En résumé, je dirais qu’être directrice nécessite adaptabilité et polyvalence. Cela exige un engagement fort et en cela, être bien accompagnée dans l’établissement et par le siège est primordial. » MÉTIER

14 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S aujourd’hui Attirer et fidéliser les talents : deux enjeux majeurs Chahuté par la crise sanitaire et mal aimé du grand public, le secteur des établissements d’accueil de personnes âgées doit redorer son image. ARPAVIE se mobilise pour valoriser ses métiers, attirer de nouveaux talents et fidéliser ses collaborateurs. Explications de Nicolas Partram, directeur des ressources humaines d’ARPAVIE.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 15 Que retenez-vous de 2022 ? Nicolas Partram : Tout d’abord, c’était la première année sans confinement. Une année pleine durant laquelle nous avons pu regarder dans le rétroviseur ce qui s’était passé. Nous avions tous été mis en difficulté. Le rythme était effréné. L’année dernière, la tension du Covid a fortement diminué, mais les équipes portaient encore les stigmates de la crise sanitaire. Puis, il y a eu la parution du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, qui a entaché l’image des EHPAD. L’attractivité de nos métiers en a pris un coup. Notre chance : être une association. Cela est beaucoup plus porteur auprès d’une jeunesse en quête de sens, mais cela ne suffit pas. Justement, que faites-vous pour attirer de nouvelles recrues ? N.P. : En 2022, nous avons ouvert un centre de formation d’apprentis (CFA) en partenariat avec le lycée Carcado-Saisseval de Paris pour former des aides-soignants. Ils assurent l’enseignement et nous prenons les étudiants dans nos établissements pour leur alternance. Pour cette première promotion, nous avons 18 élèves. Notre volonté est de développer ce CFA pour former nos futurs aides-soignants et proposer cette formation à des sociétés extérieures (voir page suivante). En parallèle, nous poursuivons l’accueil de jeunes en service civique dans nos structures pour faire naître des vocations. Nos offres d’emploi et leur diffusion sur les réseaux ont été retravaillées, et en 2023, nous sommes plus présents sur les salons de recrutement. À terme, un système de cooptation « nos collaborateurs sont nos meilleurs ambassadeurs » sera mis en place ! Et pour fidéliser le personnel que proposez-vous ? N.P. : La fidélisation des collaborateurs est un axe fort de 2023. Nous avons déjà commencé en 2022 à mettre en place des actions. Ainsi, 55 aides-soignantes ont été accompagnées afin qu’elles obtiennent leur diplôme. En 2023, 77 seront concernées. Nous avons également mis en place une formation pour permettre à des aides-soignantes de devenir aides-soignantes diplômées d’État peuvent ainsi se reposer dans une atmosphère agréable et relaxante, avec du mobilier adapté et confortable. Et comme nous avons bien conscience que la crise Covid a bouleversé notre rapport au travail, nous allons ouvrir des négociations sur le temps de travail. L’idée est d’envisager la mise en place d’un système de rotation des équipes afin de trouver un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle, tout en répondant à nos exigences fondamentales de service 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Certes, nous rencontrons des difficultés, nos métiers ne sont pas toujours faciles mais nos collaborateurs sont engagés, aiment ce qu’ils font. C’est toujours motivant de voir leurs sourires et ceux de nos résidents ! *Qualité de vie et conditions de travail coordinatrices (ASDEC). Elles pourront ainsi accomplir des tâches déléguées par des infirmières. 38 ont été formées en 2022 et nous avons pour objectif que deux aides-soignantes soient ainsi formées dans chaque établissement. Développer les compétences de nos collaborateurs est important pour nous, tout comme il est important de valoriser nos managers. Nous avons ainsi initié fin 2022 une charte du management basée sur quatre valeurs fortes : la solidarité, l’équité, l’engagement et la responsabilité. En 2022, nous avons également remis en place des réunions métier entre pairs pour favoriser le partage de bonnes pratiques. Elles sont plus fréquentes qu’avant le Covid, nous avons fait évoluer le format. Notre objectif : développer au maximum les échanges participatifs et constructifs. Quid de la QVCT * N.P. : Une quarantaine de salles de repos, en complément des salles de pause, ont été installées dans nos résidences. Les collaborateurs ← Pour en savoir plus

16 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S aujourd’hui Heverly Massoko fait partie de la première promotion du CFA ARPAVIE. Avec 17 autres élèves, il va suivre un apprentissage en alternance sur une durée de 18 mois. L’enjeu : décrocher son Diplôme d’État d’Aide-Soignant. C’est au sein de l’EHPAD Sainte-Lucie d’Issy-les-Moulineaux qu’il effectue l’une de ses premières immersions sur le terrain. « J’ai commencé mon parcours professionnel dans l’informatique, raconte ce jeune homme de 28 ans. Je souffrais du manque de contacts avec mes collègues et je cherchais à me réorienter vers un métier plus humain. » C’est un événement familial qui fait office de déclic. Victime d’une chute, l’un des proches d’Heverly est pris en charge par des aides-soignantes et des infirmières à domicile particuTémoignage Au terme d’une convention signée avec le lycée Carcado-Saisseval (Paris, 6e arrondissement), ARPAVIE a inauguré en novembre 2022 son centre de formation d’apprentis (CFA). L’enjeu : faire émerger la future génération d’aides-soignants. Rencontre avec un apprenti enthousiaste et motivé! lièrement bienveillantes. « Au fil des discussions avec elles, je me suis rendu compte de la richesse de ce métier et de l’importance des relations humaines entre soignants et soignés. J’ai alors décidé d’en faire mon métier. » LE VOLET HUMAIN EST ESSENTIEL Conscient que le secteur souffre de pénurie de personnel et que peu d’hommes exercent le métier d’aide-soignant, Heverly saisit l’opportunité de la création du CFA pour s’y inscrire. La diversité de la formation le séduit d’emblée. « Nous sommes accompagnés par un(e) tuteur(trice) pour réaliser des missions très variées. Au-delà de la dimension technique, le volet humain est essentiel. » De fait, la formation inclut des modules portant sur l’accompagnement des résidents dans leur vie quotidienne, le développement d’activités d’animations et de loisirs ou la gestion des relations avec les familles. « Je suis très heureux d’avoir entamé cette reconversion, souligne Heverly. D’autant plus que le métier d’aide- soignant ouvre de multiples possibilités d’évolution dans le domaine des soins. À la fin de mon cursus, j’envisage déjà de suivre une formation d’infirmier. » Je cherchais à me réorienter vers un métier plus humain. Héverly Massoko, apprenti aide-soignant échange avec un résident à l'EHPAD Sainte-Lucie d'Issy-les-Moulineaux.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 17 Les pratiques changent, nos métiers évoluent Chaneze Mehalla Responsable applicatif Système d’Information (SI) de la santé Améliorer la prise en charge des résidents Annoncé par le président de la République en septembre 2018, le plan national « Ma santé 2022 » vise à faciliter l’accès aux soins pour tous les Français et à répondre aux aspirations des professionnels en matière de conditions de travail, de formation et d’organisation. Une démarche dans laquelle ARPAVIE s’est pleinement engagée. Parmi les actions menées : la mise en place, dans la majeure partie des EHPAD du groupe, de l’Identité nationale de Santé (INS). Cette identité unique et pérenne des patients permet à tous les acteurs du secteur médicosocial, dont ARPAVIE, de renforcer la sécurisation des soins, d’améliorer la prise en charge et le suivi des dossiers de santé tout au long du parcours de soins, de faciliter les échanges et le partage des données de santé. « L’INS est la pierre angulaire des services socles qui permettent un suivi de soins numérique simple, complet et sécurisé, souligne Chaneze Mehalla, responsable applicatif Système d’Information (SI) de la santé chez ARPAVIE. Nous sommes ravis de faire évoluer nos process et de toujours mettre les résidents au cœur de nos projets. » Francis Manzac Directeur des systèmes d’information et de l’innovation « En matière de cybercriminalité, notre rôle est de faire de la pédagogie. » « Les risques de cybercriminalité augmentent d’année en année dans le secteur médical. La première cyberattaque d’un EHPAD en septembre 2022 n’a fait qu’accroître notre prise de conscience sur l’importance de sécuriser nos systèmes d’information. Depuis 2018, nous avons mis en place des outils tels que des antivirus et des filtrages, notamment sur la messagerie. Notre rôle est de faire de la pédagogie auprès de nos équipes, qu’elles soient au siège ou sur le terrain. C’est pourquoi, tout au long de l’année 2022, nous avons proposé des modules d’e-learning sur notre plateforme interne. Parmi les sujets abordés : “Comment gérer ses mots de passe”, “Comment se prémunir d’un message malveillant” ou encore “Comment faire le lien entre l’usage des outils numériques professionnels et personnels”. Afin de sécuriser l’accès au système d’informations dans sa globalité, nous avons également développé un système d’authentification puissant, et obligatoire pour tous les salariés, particulièrement ceux en télétravail. Cela concerne plus de 300 personnes équipées d’ordinateur portable et près de 700 personnes dotées de tablette en EHPAD. En 2023, nous allons multiplier les ateliers de simulations de cyberattaque. L’objectif : diffuser auprès de tous les bons réflexes et s’assurer que nos établissements puissent continuer de fonctionner en cas d’attaque. » 95 % des résidents du groupe ARPAVIE ont une INS qualifiée, les 5 % restants sont en cours de validation.

18 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022pour de PRÉSENTS Promulguée en décembre 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement (dite « Loi ASV ») traduit l’ambition d’une adaptation globale de la société au vieillissement. Pleinement engagée dans ce mouvement et dans l’attente du Plan en faveur du grand âge, ARPAVIE innove pour proposer un accompagnement plus humain, personnalisé et efficace possible aux résidents et à leurs proches. En témoignent les partenariats noués avec des start-up pour permettre un suivi médical des résidents et ainsi repenser les résidences autonomie. Une démarche d’anticipation confortée par la relation de confiance établie entre ARPAVIE et ses partenaires institutionnels.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 19 demain

20 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S pour demain À l’occasion du séminaire annuel d’ARPAVIE, Véronique Daniel, illustratrice et spécialiste de la facilitation graphique a capturé l’instant présent. L’objectif : retranscrire en mots et en images les différentes thématiques abordées pendant la journée. Parmi elles, l’anticipation du vieillissement dans le monde de demain et les enjeux de l’accompagnement en résidence autonomie. La résidence autonomie de demain imaginée par Véronique Daniel, illustratrice

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 21 BIO : Avant de proposer ses talents d’illustratrice lors de débats, conférences, séminaires d’entreprises ou workshop, Véronique Daniel alias Vérom était consultante en organisation. Désormais spécialisée dans la facilitation graphique, elle puise son inspiration dans les échanges de personnes passionnées par leur métier, l’actualité et les problématiques des entreprises pour lesquelles elle intervient. Ses fresques illustrées permettent alors de synthétiser de façon simple et ludique les points clés d’une discussion et d’en garder un beau souvenir.

22 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S pour demain EPOCA, l’outil qui réinvente le suivi médical des séniors en résidence autonomie Lorsque Florence Puiservert, directrice de la résidence des Tarâtres de Rueil-Malmaison (Hautsde-Seine) a appris que son établissement était sélectionné pour tester l’outil EPOCA, elle ne s’imaginait pas refuser une telle opportunité. En phase d’expérimentation depuis fin 2022, EPOCA a intégré trois résidences autonomie d’ARPAVIE, toutes dans le département des Hauts-de-Seine. Le principe est simple : proposer aux résidents, via la télémédecine, un suivi médical approfondi, ainsi qu’un diagnostic personnalisé permettant de définir la meilleure prise en charge possible. Coordination des intervenants médicaux et paramédicaux, prises de rendez-vous, conseils médicaux ou encore visites d’urgence : le dispositif préserve l’entièreté du parcours de soin du patient, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. UN CONTEXTE HOSPITALIER ET SOCIAL FRAGILE L’un des atouts d’EPOCA est de délivrer la meilleure option de prise en charge après un check-up complet du résident, ce qui permet souvent de prévenir les hospitalisations non nécessaires. « Le système hospitalier est en train de craquer, avec une souffrance pour les soignants comme pour les patients, souligne Florence Puiservert. En allégeant la charge des hôpitaux, ce dispositif est une réelle avancée pour tous ! » Un point de vue partagé par Sabine Vivier, directrice de la résidence autonomie Camille Cartier à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : « Avant EPOCA, en cas de problèmes de santé soudains, les patients étaient envoyés directement à l’hôpital, et c’était parfois injustifié. » Les directrices des résidences observent également que l’outil permet à certains résidents de renouer les liens avec le monde médical, voire à détecter des pathologies qu’ils ne soupçonnaient pas. « Certaines personnes âgées ont tendance à négliger leur santé, car elles ne sont pas en mesure de prendre des rendez-vous via les nouveaux outils numériques ou qu’elles n’ont plus de médecin traitant », souligne Fatiha Youssefi, directrice de la résidence autonomie Les Jours Heureux à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Trois résidences autonomie expérimentent un nouveau service de télémédecine. En optimisant le suivi médical des patients, EPOCA rassure les équipes d’ARPAVIE et contribue à limiter les hospitalisations. Récit d’une expérimentation. En allégeant la charge des hôpitaux, EPOCA est une réelle avancée pour tous! Florence Puiservert Directrice d’établissement

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 23 DIFFICILE DE REVENIR EN ARRIÈRE… L’outil apporte également aux directions des résidences un soutien précieux dans la gestion quotidienne. « Nous n’avons pas les compétences médicales pour établir des diagnostics et définir s’il y a un besoin d’hospitaliser ou pas, explique Florence Puiservert. Pouvoir avoir recours à un dispositif comme EPOCA est donc très rassurant et permet de se consacrer aux tâches qui relèvent de nos compétences. C’est particulièrement vrai en résidence autonomie où nous n’avons pas de service de soin. » Parce qu’il représente un changement majeur dans le fonctionnement des résidences, le déploiement d’EPOCA ne va pas sans une certaine appréhension : « Certains résidents étaient assez méfiants au départ, admet Fatiha Youssefi. La question ne se pose pas pour les nouveaux arrivés, qui souhaitent en grande majorité bénéficier automatiquement de l’offre d’EPOCA, d’autant plus qu’elle est incluse dans l’enveloppe de subvention de l’ARS du “forfait soin courant”, encore en vigueur dans certaines résidences autonomie. » L’expérimentation doit s’achever par une phase d’analyse des usages de l’outil, puis par une communication plus importante des résultats auprès des autorités de tutelle, qui regarde de près l’expérimentation à l’instar du Conseil départemental des Hautsde-Seine. Mais d’ores et déjà, les directrices en sont convaincues : il sera difficile de revenir en arrière… « Innover technologiquement et humainement. » Médecin et fondatrice d’EPOCA, le Dr Élise Cabanes en est convaincue. « Dans un contexte de vieillissement de la population, avec un monde hospitalier au bord de la rupture, EPOCA est une façon pour les soignants d’offrir la même qualité de service malgré le nombre croissant de malades ». Créée en 2019 avec le soutien de l’ARS Île-de-France, EPOCA a consacré une année complète au développement des algorithmes et de l’interface utilisateurs. Très vite, ARPAVIE s’est révélé comme l’acteur idéal pour expérimenter la solution : « C’est un groupe à taille humaine, parfait pour développer et porter un outil sans la rigidité des grosses structures. Cette configuration correspond très bien au projet EPOCA, dont l’ambition est d’innover technologiquement mais aussi humainement et socialement! » TÉMOIGNAGE Élise Cabanes Médecin et fondatrice d’EPOCA Marcelle Delasalle, résidente à Saint-Cloud Les Jours Heureux est reçue par des infirmiers d’EPOCA pour faire son diagnostic médical. Pour en savoir plus https://epoca.health

24 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S pour demain Avec PRÉSAGE, l’intelligence artificielle au service de l’autonomie L’intelligence artificielle serait-elle capable de prédire de probables hospitalisations? C’est en tout cas le pari du dispositif PRÉSAGE, homologué depuis avril 2020 et expérimenté dans sept résidences du groupe ARPAVIE. Pour son fondateur Jacques-Henri Veyron, la solution, en détectant précocement les facteurs de fragilité des patients, permet d’intervenir en amont de la perte d’autonomie.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 25 « Le nombre d’hospitalisations est réduit de 30 %, et il est même divisé par dix pour les cas d’hospitalisation en urgence. » Comment définiriez-vous PRÉSAGE ? Jacques-Henri Veyron : PRÉSAGE est un dispositif médical sous la forme d’une application qui aide à la détection précoce de risques menant à des hospitalisations. Il s’agit de la seule application qui peut détecter les signaux de perte d’autonomie avec 7 à 14 jours d’avance, grâce à l’intelligence artificielle. Un des avantages de ce dispositif est que tout le monde peut l’utiliser et ainsi détecter les risques chez les personnes âgées concernées. Il n’est pas utile d’être médecin. Comment fonctionne le dispositif ? J-H.V. : Le dispositif s’appuie sur des entretiens entre les résidents et les aidants. Ces derniers indiquent dans l’interface de l’application les éléments de conversation qu’ils ont eus avec les résidents. Ces échanges ont lieu toutes les semaines, et se basent sur des questions simples : le repos, l’appétit, la mobilité, etc. Les réponses peuvent permettre de savoir, via un algorithme, si un problème grave est susceptible de survenir dans les 7 à 14 jours qui suivent. En cas d’alerte, un acteur de coordination fait le lien entre le résident et son professionnel de santé, ce qui permet de réagir rapidement, d’apporter les solutions adéquates et de favoriser ainsi le maintien à domicile. Quel intérêt auprès des séniors ? J-H.V. : Plus de 93 % des séniors disent souhaiter rester dans leur logement le plus longtemps possible... Or, en cas d’hospitalisation, plus le patient est âgé, plus la durée d’hospitalisation est longue et après 75 ans en moyenne, il y a beaucoup plus de risques de se retrouver rapidement en perte d’autonomie. On travaille donc plutôt sur le concept de fragilité, qui est l’étape avant la perte d’autonomie et qui est réversible. D’après nos résultats, le nombre d’hospitalisations est par ailleurs réduit de 30 %, et il est même divisé par dix pour les cas d’hospitalisation en urgence. Suite à un questionnaire simple, lorsqu’une alerte est créée, une rencontre avec un médecin est organisée environ une fois sur trois. Avec PRÉSAGE, 80 % des troubles détectés sont d’ordre physique, tandis que 20 % sont d’ordre cognitif. Comment la fiabilité de PRÉSAGE a-t-elle été prouvée ? J-H.V. : Dès 2019, une publication scientifique dans la revue PLOS a permis de mettre en évidence les intérêts d’une « nouvelle approche grâce à l’IA ». L’application et l’algorithme ont ensuite bénéficié, en 2020, de l’homologation « dispositif médical », décernée par l’ANSM*, puis de l’homologation « logiciel régional e-parcours » en janvier 2021, délivrée par Terr-eSante. Après plusieurs concours dont PRÉSAGE sort lauréat, le dispositif remporte le prix Galien dans la catégorie « digital health » en décembre 2022. Une expérimentation a également été menée auprès des résidences d’ARPAVIE depuis octobre 2021 jusqu’en mars 2022. Sept résidences autonomie ont ainsi bénéficié du dispositif, dont la résidence autonomie Les Îles de Lérins à Cannes et les autres en Îlede-France. 3 300 observations ont été collectées, ce qui a permis de prendre du recul sur les résultats et la fiabilité de la solution. Au point que dans seulement quatre cas sur mille, l’application n’a pas détecté la survenue d’un problème de santé qui aurait nécessité une hospitalisation. Et ensuite ? J-H.V. : Après les sept résidences autonomie d’ARPAVIE qui ont participé à l’expérimentation, et parce que les résultats ont été positifs, nous voulons développer le dispositif dans une trentaine de résidences cette année. Avec un conseil scientifique composé de 9 professeurs et médecins en intelligence artificielle, des professionnels en santé numérique, avec 17 acteurs de coordination dans les résidences et 40 aidants professionnels sur le terrain pour accompagner les séniors, PRÉSAGE permet enfin de valoriser les métiers des aidants et des professionnels de santé. À Cannes, la résidence Les Îles de Lérins atteint 87 % de réussite Parmi les sept résidences qui expérimentent PRÉSAGE, Les Îles de Lérins est la seule située hors d’Île-de-France. Au sein d’un territoire dont la population est vieillissante, cette résidence autonomie bénéficie d’une équipe soignante composée d’une infirmière, une aide-soignante, une auxiliaire de vie diplômée et un médecin à temps partiel pour accompagner les résidents avec PRÉSAGE. Depuis le début de l’année 2022, 873 suivis périodiques ont été réalisés. Avec des résultats plutôt positifs : le taux d’urgences anticipées atteint 75 % et la capacité à identifier les personnes susceptibles d’être hospitalisées en urgence s’élève à 87 %. Jacques-Henri Veyron Fondateur de PRÉSAGE Pour en savoir plus https://presage.care/

26 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S pour demain Une relation de confiance avec nos bailleurs au profit des résidents ARPAVIE et CDC Habitat, premier bailleur français, œuvrent main dans la main pour accompagner les séniors dans le bien vieillir en mettant en place des projets de rénovation énergétique du parc immobilier. Franck Guillot, directeur du patrimoine immobilier et du service des achats chez ARPAVIE, explique cet engagement.

ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 27 En 2022, votre partenariat avec CDC Habitat s’est renforcé. Comment l’expliquez-vous ? Franck Guillot : Ce partenariat a plusieurs décennies car ARPAVIE est né, en 2016, de la fusion de trois associations qui collaboraient déjà avec CDC Habitat. Par ailleurs, nous avons la même maison mère : le groupe Caisse des Dépôts. En 2022, une synergie plus forte s’est créée entre nos deux entités avec la volonté de mettre en place le loyer forfaitaire. L’objectif est également de lancer un plan pluriannuel sur les travaux et ainsi maintenir la performance de notre patrimoine. Justement, quels sont les projets conjoints ? F.G. : Actuellement, nous avons un parc immobilier commun avec CDC Habitat de 35 résidences autonomie et EHPAD, sur nos 126 établissements. Nos trois axes d’intervention sont la réhabilitation, la construction et la reconstruction de nos bâtis dans le cadre de notre programme de rénovation énergétique. Les logements de nos résidents deviennent de plus en plus confortables avec une meilleure isolation thermique, l’optimisation des systèmes de ventilation, l’étanchéité des toitures, la recherche d’un confort acoustique, le respect des normes PMR, la création de parties communes plus grandes et plus adaptées... CDC Habitat fait systématiquement des diagnostics de performance énergétique (DPE) et nous faisons toujours évoluer les étiquettes de nos établissements, passant de E ou F à C au minimum et B quand cela est possible. Pouvez-vous nous donner un exemple de reconstruction ? F.G. : À Villiers-le-Bel, nous avons développé la première plateforme gérontologique en Île-de-France. Elle a été conçue pour offrir, sur un seul site, un accueil complet et adapté des personnes fragilisées par l’âge, quels que soient leur profil et leurs besoins. Dédiée au grand âge, à l’accompagnement des seniors et de leurs aidants, elle est portée par le groupe Caisse des Dépôts, qui a réuni plusieurs acteurs au savoir-faire avéré en matière de prise en charge de nos aînés. Le financement est assuré par la Banque des Territoires, le Conseil Départemental du Val-d’Oise et l’ARS Île-de-France. L’investissement est réalisé par CDC Habitat, et Icade Promotion a assuré la maîtrise d’ouvrage. Finalement, comment résumeriez-vous la philosophie de ce partenariat ? F.G. : Nous souhaitons pouvoir proposer à nos résidents un parcours résidentiel sans couture. Cela suppose de trouver un équilibre associant des prestations immobilières de qualité à des tarifs modestes. C'est de plus en plus difficile et c'est toute la force de ce partenariat. Valérie Boulard, directrice de l’établissement, et Mme Sarlian, résidente de l’EHPAD Le Vieux Colombier à Villiers-surMarne peuvent sourire. L’établissement a procédé à un relooking total des espaces de vie et les travaux extérieurs seront terminés pour la rentrée de septembre.

28 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 toujour PRÉSENTS Le bien-être des résidents reste et restera toujours au cœur de la raison d’être d’ARPAVIE. De cette volonté découle une série d’actions destinées à développer un réseau de proximité sur tout le territoire avec les autres acteurs de la prise en charge du grand âge. Garantir le bien-être des résidents, c’est aussi proposer, au sein des établissements, des activités culturelles, sportives et des moments festifs… Toutes ces petites et grandes choses qui enchantent le quotidien!

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30 ARPAVIE _ Rapport d’activité 2022 P R É S E N T S toujours Les résidences fêtent leur anniversaire BOURG-LA-REINE De la Vallée fête ses 50 ans en famille La résidence De la Vallée à Bourg-La-Reine (92) fêtait ses 50 ans le 19 novembre ! Isabelle Pradier, la directrice, et toute son équipe ont organisé ce bel événement qui a réuni près de 80 personnes. C’était l’occasion pour les résidents de se retrouver mais aussi d’inviter les enfants et petits-enfants à participer à la fête. Patrick Donath, le maire de la commune, était aussi présent pour venir saluer les résidents et le personnel. Après le discours d’Isabelle, la chorale de la résidence a revisité les paroles des Champs Élysées pour rendre hommage à l’établissement. Lors de cet aprèsmidi, de nombreuses animations ont été proposées comme du piano, un atelier floral et poterie, une rétrospective photos, une exposition d’œuvres... L’événement s’est terminé autour d’un pot dansant où les résidents et leur famille ont pu profiter de ce beau moment et partager un bon gâteau. SÈVRES Champfleury décolle pour les Antilles L’EHPAD Champfleury de Sèvres (92) fêtait ses 40 ans le 24 juin. Pour son 40e anniversaire, les équipes ont fait voyager les résidents et les familles aux Antilles ! Décoration, musique, dégustation de jus de fruits frais, déguisement... il ne manquait plus que le sable fin et les palmiers.

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